Burkina Faso : Enjeu stratégique et symbole de la souveraineté africaine 

Situé au cœur du Sahel, le Burkina Faso occupe une place centrale dans l’équilibre géopolitique de la région et au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES). Aujourd’hui, ce pays est devenu un point focal des tensions géopolitiques, alors que des puissances extérieures cherchent à affaiblir la dynamique de souveraineté portée par l’AES, notamment par le Mali et le Niger. En ciblant le Burkina Faso, ces forces entendent freiner une dynamique régionale qui remet en cause les anciennes logiques d’influence néocoloniale.

Depuis l’accession au pouvoir du Capitaine Ibrahim Traoré, figure montante du patriotisme africain, le Burkina Faso s’est affirmé comme un acteur de la rupture avec les héritages d’ingérence. Jeune et animé d’une volonté de changement, le Président Ibrahim Traoré cristallise les espoirs d’une génération décidée à tourner la page de la dépendance. Cette posture dérange. Elle attire inévitablement l’attention et parfois l’hostilité de puissances qui voient d’un mauvais œil cette montée en puissance de l’autonomie africaine.

Au-delà des frontières burkinabè, la stabilité de ce pays revêt une dimension continentale. Les récentes pressions, qu’elles soient directes ou par procuration, soulignent à quel point certains acteurs redoutent une Afrique capable de parler d’une seule voix. L’histoire récente du continent, marquée par la disparition brutale de leaders tels que Mouammar Kadhafi, rappelle combien les dérives extérieures peuvent altérer les trajectoires souveraines.

Dans ce contexte, la solidarité panafricaine ne peut être une simple posture morale : elle est une nécessité stratégique. Les voix des intellectuels, des jeunes, des sociétés civiles et des médias indépendants doivent converger pour défendre l’intégrité du Burkina Faso. Car ce pays ne combat pas seulement le terrorisme sur son sol : il se dresse aussi face à une forme de domination plus insidieuse, politique et économique, qui trouve encore des relais au sein même du continent.

Le destin du Burkina Faso est donc indissociable de celui de l’Afrique tout entière. Sa résilience ou sa chute marquera un tournant. Si le pays parvient à se maintenir debout, malgré les pressions et les épreuves, il portera l’espoir d’une Afrique capable de s’autodéterminer.

La bataille pour le Burkina Faso est plus qu’un enjeu national : c’est une épreuve de vérité pour l’Afrique. Elle dira si le continent peut encore écrire son propre récit ou s’il restera prisonnier de ceux des autres.

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Abdoul NANEMA