Technologie / Espagne et Portugal paralysés : Entre panne et soupçons de cyberattaque

Lundi, une panne d’électricité d’une ampleur inédite a plongé l’Espagne et le Portugal dans le chaos. Transports publics paralysés, réseaux téléphoniques instables, services vitaux momentanément à l’arrêt : les conséquences se sont fait sentir jusque dans la vie quotidienne des millions de citoyens. Si les premières conclusions officielles privilégient la piste d’un incident technique, deux groupes de hackers pro-russes ont revendiqué la responsabilité de ce black-out, relançant le débat sur la vulnérabilité des infrastructures européennes.

Les collectifs numériques Dark Storm Team et NoName057, connus dans la sphère du « hacktivisme » pro-russe, ont publié un message énigmatique sur le réseau X, affirmant avoir « frappé des pays de l’OTAN ». À ce post était jointe une liste de sites gouvernementaux portugais, laissant entendre une attaque coordonnée. Pourtant, les autorités restent prudentes : ni l’Office national de cybersécurité espagnol ni le gestionnaire du réseau REE n’ont confirmé une quelconque intrusion informatique, mettant plutôt en cause une défaillance survenue dans un générateur solaire.

Bien que le gestionnaire de réseau et le gouvernement espagnol insistent sur un incident technique, l’ouverture d’une enquête par la Cour suprême illustre l’inquiétude persistante. Le Premier ministre Pedro Sánchez a exhorté à la patience et à l’analyse approfondie, refusant de céder aux interprétations hâtives. Pendant ce temps, la reprise a été rapide : dès mardi matin, l’essentiel du courant était rétabli en Espagne et le Portugal avait reconnecté la totalité de ses foyers affectés grâce à une coordination régionale incluant la France et le Maroc.

Qu’elle soit réelle ou simplement revendiquée à posteriori, cette attaque présumée s’inscrit dans un contexte géopolitique tendu où les cybermenaces prennent une place centrale. L’Espagne, longtemps considérée en marge des cyberconflits majeurs, se retrouve soudainement exposée. Si un lien est prouvé entre l’incident et une opération hostile, ce serait un signal de celui d’une guerre moderne, silencieuse et dématérialisée, ciblant les points névralgiques de nos sociétés hyperconnectées.

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Abdoul NANEMA